Depuis début juillet, 558 Soudanais réfugiés au Tchad et sans nouvelles de leurs proches ont pu être remis en contact avec leurs familles. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge du Tchad (CRT) ont organisé plus de 1500 appels téléphoniques, dont plus d’un tiers se sont soldés par des résultats positifs.
« La situation à Khartoum est tellement confuse que je n'arrivais plus à avoir de nouvelles de ma famille. Je ne dormais presque plus depuis quatre mois », se souvient Khadidja*, une Soudanaise de 37 ans réfugiée au camp de Zabout depuis fin avril et qui a bénéficié des appels organisés par les équipes de la Croix-Rouge. « J'ai enfin pu joindre mon petit frère, il est à Khartoum avec mes parents. Il m'a informée que mon autre frère a pu fuir vers l'Egypte. Je suis ici avec son fils, je pourrai enfin lui dire que son père va bien. »
Parmi ces dénouements positifs, des dizaines de blessés par balle ont pu reprendre contact avec leurs familles. Au total, 56 appels ont été passés par des patients se trouvant dans des structures de santé à Adré, à Abéché ainsi qu'à N'Djamena. Plus de vingt mineurs non accompagnés ont également été enregistrés par les équipes de la Croix-Rouge afin de faciliter le travail de recherche de leurs proches.
Une grande partie des plus de 350 000 réfugiés soudanais au Tchad n'ont aucune nouvelle d'un ou de plusieurs membres de leur famille. Alors que les violences continuent au Darfour, le CICR estime, en regard des déplacements importants, que le nombre de personnes portées disparues risque d'augmenter dans les semaines à venir. Bien qu'environ 37% des appels organisés jusqu'ici se soient soldés par un résultat positif, des milliers de familles restent sans information sur le sort de proches disparus.
La majorité des déplacés au Tchad sont des femmes et des enfants, sans nouvelles d'un mari, d'un fils, d'un père ou d'un frère.
C'est le cas de Mariam*, une femme de 29 ans, qui n'a pas de nouvelles de son petit frère depuis le mois de juin.