Ce rapport analyse en détail ce que le gouvernement algérien a fait depuis qu’il s’est engagé, il y a quatre ans, à répondre aux allégations de «disparitions ». Il montre que le gouvernement n’a rien fait. Le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire et les institutions officielles des droits humains ont complètement échoué dans la tâche qui consistait à fournir aux milliers de familles concernées des renseignements concrets et vérifiables sur leurs proches. Ni les autori tés ni les tribunaux n’ont identifié ou traduit devant les tribunaux ne serait-ce qu’un seul agent de l’État impliqué dans ces « disparitions ». Aucune famille n’a non plus été indemnisée pour la «disparition » d’un proche, malgré les conséquences financières et psychologiques déva s tatrices que le crime a sur des milliers de parents, d’époux ou épouses et enfants. Le gouver nement n’a même pas été capable de reconnaître la responsabilité des agents de l’État pour le caractère systématique des « disparitions ». Il a aussi indubitablement échoué à mettre en place des garanties institutionnelles qui permettraient que cette pratique ne soit pas ravivée si on estimait de nouveau qu’elle constitue un instrument utile.