L’ALLIANCE MONDIALE POUR LES DISPARUS

L’Alliance mondiale pour les personnes disparues est un groupe d’États qui vise à sensibiliser l’opinion à la question des personnes disparues et des familles séparées, à avoir une incidence sur les mesures prises et à agir rapidement pour faire face au problème.

Lancée le 11 mai 2021 en marge du 150e anniversaire de l’Agence centrale de recherches par le président du CICR, Peter Maurer, et la secrétaire d’État suisse, Livia Leu, l’Alliance mondiale rassemble actuellement 13 pays : l’Argentine, l’Azerbaïdjan, la Colombie, la République de Corée, la Croatie, l’Estonie, la Gambie, le Koweït, le Mexique, le Nigéria, la Norvège, le Pérou et la Suisse.

L’Alliance mondiale a pour objectif de renforcer l’effort diplomatique collectif afin de prévenir les disparitions, d’élucider le sort des personnes disparues, de répondre aux besoins des familles et de défendre la dignité des morts. À cette fin, les membres de l’Alliance :

  • collaborent au niveau régional et mondial, dans les différentes instances intergouvernementales et par le biais de déclarations et de communications conjointes, pour sensibiliser l’opinion à la question des personnes disparues, avoir une incidence sur les mesures prises et agir rapidement pour faire face au problème ;
  • encouragent les collaborations techniques et les échanges d’expertise, de connaissances techniques et de meilleures pratiques en la matière.

Déclaration de l'Alliance mondiale pour les disparus au Congrès mondial sur les disparitions forcées

L'Alliance mondiale pour les disparus a prononcé une déclaration depuis la salle lors du Congrès mondial sur les disparitions forcées, dans le cadre du panel sur l'autonomisation des victimes de disparitions forcées, garantissant leurs droits et leur apportant un soutien multiforme.

Déclaration conjointe au Conseil de sécurité des Nations Unies – Mai 2024

L'Alliance mondiale pour les disparus a prononcé une déclaration lors du débat annuel sur la protection des civils au Conseil de sécurité des Nations Unies, le 21 mai 2024. La déclaration, délivrée par S.E. Tariq Albanai du Koweït, a mis en lumière la nécessité d’un traitement digne des défunts en période de conflit, un élément essentiel pour prévenir la disparition des civils et des combattants et pour garantir aux familles des réponses sur le sort de leurs proches.

L'Alliance mondiale a appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale à veiller à ce que les préoccupations liées aux disparus et aux morts soient prises en compte dans les interactions avec les parties aux conflits armés et dans les efforts de recherche des personnes disparues. Plus précisément, l'Alliance mondiale a plaidé en faveur d'une coopération et d'une coordination internationales afin de mobiliser et de déployer l'expertise et les capacités nécessaires pour permettre la recherche, la récupération, la documentation et l'identification des défunts dès la phase de planification des opérations humanitaires et de reconstruction.

Enfin, l'Alliance mondiale a proposé de partager l'expérience accumulée par les membres de l'Alliance dans ce domaine.

Événement : Le temps ne guérit pas, seules les réponses le font – Novembre 2022

Le 9 novembre 2022, la Mission permanente de la Norvège auprès des Nations Unies à New York, en collaboration avec des représentants de la Colombie, de la Croatie, du Koweït, de la Suisse, du CICR et de la Croix-Rouge norvégienne, a co-organisé un événement intitulé « Le temps ne guérit pas, seules les réponses le font ».

Cette réunion a rassemblé les membres actuels et entrants du Conseil de sécurité des Nations Unies ainsi que l'Alliance mondiale pour les disparus afin de discuter du lien entre la question des personnes disparues et les processus de paix.

L'événement visait à :

  • Mettre en lumière les efforts déployés pour établir le sort des personnes disparues, en mettant particulièrement l’accent sur le contexte des processus de paix ;
  • Identifier les bonnes pratiques et les enseignements tirés ;
  • Partager des expériences, dans le but de renforcer la mise en œuvre de la Résolution 2474 (2019) du Conseil de sécurité des Nations Unies, notamment en ce qui concerne la construction et le maintien d’une paix durable.

MANIFESTATION PARALLÈLE DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME — SEPTEMBRE 2022

Le 5 septembre 2022, l’Alliance mondiale pour les disparus et le CICR ont coorganisé une manifestation parallèle sur les Mécanismes nationaux en charge des personnes disparues et de leurs familles en marge de la 51e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui s’est tenue à Genève, en Suisse. Parmi les participants figuraient le président du CICR, Peter Maurer ; l’Ambassadrice Francisca Méndez Escobar, Représentante permanente du Mexique auprès des Nations Unies à Genève et co-présidente de l’Alliance mondiale pour les disparus ; et l’Ambassadeur Federico Villegas, Représentant permanent de l’Argentine auprès des Nations Unies à Genève et président du Conseil des droits de l’homme.

Cette manifestation a été l’occasion pour les participants de se familiariser avec les éléments clés dont il faut tenir compte pour établir et faire fonctionner ces mécanismes, notamment les efforts visant à élucider le sort des personnes disparues et répondre aux besoins de leurs familles.

Des représentants d’Argentine, d’Azerbaïdjan, du Koweït, du Mexique, du Pérou et de la République de Corée (tous membres de l’Alliance mondiale pour les personnes disparues) ont partagé leurs expériences respectives sur la création de mécanismes nationaux, la recherche de personnes disparues, l’appui aux familles concernées et la gestion des informations liées à la recherche. Des renseignements ont été également fournis sur des initiatives diplomatiques en rapport avec les personnes disparues dans le cadre de conflits armés.

Au cours d’une séance de type « rencontres express », les États membres de l’Alliance mondiale et des experts du CICR ont rencontré des représentants des missions permanentes de Genève et des organisations de la société civile accréditées afin de leur expliquer les principes clés et les éléments des mécanismes nationaux suivants :

  • Les mandats des mécanismes en charge des personnes disparues doivent tenir compte de la nature et de l’ampleur de la charge de travail, des besoins et des attentes des familles et de l’environnement socioéconomique, culturel, institutionnel, juridique et politique des différents contextes ;
  • La volonté politique est une condition préalable à la création et au fonctionnement d’un mécanisme national ; elle peut être encouragée, notamment au moyen d’efforts diplomatiques ;
  • Les familles sont au centre de tous les efforts : un processus participatif doit être mis en place et la prise en compte de leurs besoins doit faire partie intégrante du mandat ;
  • Les informations sont au cœur de tout effort de recherche et devraient être recueillies de manière sûre et efficace. Elles doivent être protégées et rester accessibles pour atteindre l’objectif visé ;
  • Les procédures de recherche et d’identification, et l’incorporation des bonnes pratiques forensiques doivent être définies afin de pouvoir élucider le sort des personnes disparues.

Ces principes figurent également dans les Notes d’orientation relatives à la création de mécanismes nationaux en charge des personnes disparues récemment publiées par le CICR.